Le monde étrange d'Aloys Alzheimer
Je parle de ce graaand déménagement depuis pas mal de temps. Maintenant, il faut que j'aborde ce sujet.
Départ de Normandie pour arriver dans le Gers ! Rien que ça ! Je vous épargne la recherche du lieu d'arrivée. Notre fille M. s'en est chargée. Bonheur ! Car choisir une maison en location en étant à plus de 800 kilomètres, c'est un peu difficile. Location, car je ne me sentais pas capable de me lancer dans un nouvel achat. Quelle idée de démarrer la recherche en juin, juste avant les vacances d'été surtout quand les locations sont plus difficiles à trouver qu'une pépite d'or. Le nombre de dossier montés, tant avec des particuliers qu'avec des agences, sans avoir jamais aucune réponse !!! Et elle a trouvé ! Une maison, une seule. Elle cochait plusieurs cases importantes : chambre, salle de bain et toilette en rez-de-chaussée et surtout, surtout, un atelier ! Sans oublier les 2 m² d'herbe, car je n'en pouvais plus d'entretenir un grand terrain. Honnêtement, la maison lui convenait, mais pas l'environnement. J'ai beaucoup hésité, mais est arrivé le moment où j'ai dit "Stop ! On signe !". En même temps, bien entendu la maison dont nous étions propriétaires a été mise en vente. Vendre une maison au moment où le marché s'écroule, où les taux d'intérêts grimpent : drôle d'idée. J'y reviendrais. J'ai contacté trois agences immobilières, puis j'en ai choisi une. Une dame toute gentille...
Nous avions déjà déménagé. Mais toujours pour plus grand, et surtout style "déménagement saut de puce" : le dernier déménagement = 20 kilomètres.
Là, j'avais une phrase qui tournait dans ma tête : "Tout ce qu'on emporte, il faudra payer pour l'emporter" ! C'est une bonne motivation pour trier. Pour trier 50 ans de vie !
La maison et son contenu ne m'ont pas trop fait peur. JM m'a laissé carte blanche. En fait, cela semblait ne pas l'intéresser : "Tu sais ce que tu fais !". Mouais...
C'est parti pour les cartons, les caisses en plastique, entre juin et août : 3 mois... J'ai redécouvert des "choses" que j'avais oublié. Et tout le temps, la question : "On emmène ou pas ?". Il y a eu des échanges de photos entre nous et nos enfants. Du style "Qui veut ça ?". Et des objets ont changé de mains, pour leur bonheur et pour le mien.
Pendant toutes cette période, je répétais : "Emmaüs et la déchetterie sont mes amis". J'en ai fait des voyages !
Aujourd'hui, je peux dire que je ne me suis pas fourvoyée, car je ne cherche pas des objets dont je me souviens, mais qui sont partis. Au passage, j'ai réactivé une veille tendinite de l'épaule, et je me suis faite un petite déchirure musculaire dans la dos. Le prix à payer.
Notre fils aîné et sa compagne ont passé plusieurs week-ends à démonter des étagères - je raffole des étagères... -, à les empaqueter avec leurs planches et leurs visseries. Ce qui nous a valu les félicitations du déménageur. Encore un point à gérer : le déménageur. Cela s'est bien passé. Un commercial est venu et nous a présenté un devis correct.
Tout roulait, avec du stress et de la fatigue, mais les choses avançaient. Il restait toutefois un point à régler : l'atelier de JM et ses annexes. Et là, j'ai vite compris que si je ne prenais pas les choses en main, rien n'avancerait. JM était totalement submergé par la tâche à accomplir. Mais surtout, surtout, son grand désarroi venait du fait qu'il voyait bien que la tâche était énorme, et avait peur que tout son matériel parte à la casse. Il tournait en rond dans son atelier, mettait "des choses" dans des boîtes, puis oubliait où il les avaient mises, rouvrait les boîtes, changeait les objets de place, refermait et recommençait... J'avais beau lui dire et redire que rien ne serait jeté, que tout partirait... Il vivait dans l'angoisse de voir tout disparaître.
Le plus gros problème était le bateau. Son voilier, un Vaurien en bois. Exposé aux intempéries depuis 15 ans, dans un état lamentable. Il n'y avait qu'une solution, contrairement à son outillage : le faire disparaître. Notre fils s'était proposé pour le découper, mais au niveau sécurité cela m'inquiétait. D'autre part, au niveau du symbole, fiston qui faisait disparaître le bateau de son Papa, ce n'était pas la meilleure idée.
Et est arrivé Loïc !
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