Le monde étrange d'Aloys Alzheimer
Nous avons habité cette première maison. Cuisine trop petite, salle de bains trop grande, mais en définitive, la maison convenait. Il y avait un étage, avec deux chambres. Mais l'escalier n'avait pas été rénové, et s'est avéré dangereux. Je prenais beaucoup de précautions pour monter et descendre. JM est monté une fois et a vite renoncé. L'autre point noir restait l'atelier, trop petit pour que JM puisse s'y déplacer facilement. Le chauffage nous a lâché début décembre. Le propriétaire nous a fourni des radiateurs d'appoint, avec promesse de tout remettre en ordre rapidement...
Nous avons habité ce village neuf mois. Nous y avons été bien accueillis par le club des aînés. De belles rencontres. Et pour JM, un après-midi jeux-convivialité tous les lundis. Il pouvait y aller seul, et c'était important.
Nous avons trouvé des itinéraires de promenades. Notre rayon d'action étant restreint, ce n'était pas trop difficile. Pourtant, petit à petit, notre vie dans ce village est devenue pesante. Un village endormi, qui n'en finit pas de mourir. Un gros espoir lorsqu'en janvier la petite épicerie a ouvert. Mais on y trouvait surtout des produits exotiques, et pas de dépôt de pains. Déception ! Impossible de garer la voiture près de la maison. Il fallait s'arrêter devant la maison, décharger les courses, puis repartir pour garer la voiture plus loin. Voiture que nous avons retrouvée "bignée" deux fois. Et pour la moindre chose : prendre la voiture, se déplacer aux quatre coins du département pour un rendez-vous médical ou acheter un produit particulier.
En janvier, JM a fait une promenade seul, car j'attendais un livreur. Il est tombé. Pas de suites trop graves, mais une rupture des ligaments, bien douloureuse. Direction les Urgences, à 40 km. JM a eu peur. Ensuite, il n'a plus voulu sortir seul. Autre chose l'inquiétait : la maison était une maison de rue. En sortant, un trottoir étroit, et une départementale où passaient tracteurs et poids lourds. Il n'a rien dit au moment où nous y étions. Mais maintenant, quand il parle de cette maison, il parle de cette sortie dangereuse, et de sa crainte de sortir.
Et j'ai craqué. Cinquante ans de vie en pleine campagne, cela devait se terminer. Il fallait nous rapprocher d'une ville, en fait d'Auch, car nous savions que nous aurions accès à beaucoup de choses facilement.
Et, de temps en temps, il faut avoir de la chance ! Notre fille a trouvé encore une fois la solution. Une petite maison à Auch. Prise de rendez-vous rapide, et visite. Le quartier nous a plu : à quelques centaines de mètres du Parc du Couloumé. Proche des commerces, à 300 mètres du MacDo (clin d'œil pour nos petites filles).
Une maison plus petite (il manque une chambre), mais... Là encore chambre + salle de bain + WC de plain pied. Un atelier plus grand et plus sain. Un bout de jardin à ma taille = pas trop grand. A l'inverse de la maison précédente : une grande cuisine, disproportionnée, et une toute petite salle de bain ! Une cour pour garer la voiture. Notre décision a été rapide : c'était oui pour nous. Ce fut oui rapidement pour l'agence. Restait la question du préavis de la première maison. Question vite réglée, car le médecin a fait un certificat médical attestant que pour des raisons de santé de JM, le déménagement devait se faire très vite.
Et nous sommes repartis dans les cartons, les boîtes... Ce fut plus rapide que la première fois. Nous avons déménagé le 18 mai. Date qui n'a rien d'anodin, car c'était la Pentecôte, avec une grosse fête annuelle dans une des communes que nous devions traverser (= grosse affluence de touristes, de voitures et de personnes qui divaguent sur la route), et le jour où la flamme olympique a traversé Auch ! Là encore, l'équipe de choc est entrée en action. Cette fois, pas d'entreprise de déménagement. N. a loué un petit camion, et la super équipe est entrée en piste ! Et dès le lundi, le déménagement était terminé. Gros bazar partout, mais déménagement terminé. Au passage pour moi, tendinite réveillée...
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