Le monde étrange d'Aloys Alzheimer
JM aime bien sortir, marcher dans la rue, dans un magasin, ou dans le parc. Si vraiment il n'a pas envie, il le dit. Il se fatigue très vite, et parfois a des vertiges, vacille.
Il y a quelques mois, j'ai réussi à ce qu'il utilise des bâtons de marche. Au début, il n'aimait pas trop. Puis, c'est devenu un habitude, même si souvent je dois lui rappeler de les prendre. Ensuite, je me suis équipée d'un tabouret pliant, stable et très léger. Là encore, au début, il ralotait, me disant que cela ne servait à rien... Sauf quand le tabouret a servi.
Ces bâtons lui donnent un peu d'équilibre. Pourtant, de lui-même, il m'a dit que ce n'était pas satisfaisant : "Je ne peux pas m'appuyer dessus". Les bâtons ne sont pas faits pour ça !
J'ai procédé doucement. "Une canne serait peut-être mieux". Quelques temps après, alors qu'il me disait que les bâtons "ça ne va pas", j'ai repris l'idée de la canne. "On pourrait aller dans le magasin, juste pour que tu puisses essayer...". L'idée a fait son chemin, et nous sommes allés dans le magasin, "pour voir".
Dans le magasin, il a essayé plusieurs cannes, et une lui a vraiment plu. "Là, au moins, je peux m'appuyer dessus, et c'est confortable pour ma main".
La canne est donc arrivée. Satisfaite pour lui, même si je comprends bien qu'utiliser une canne est une étape un peu difficile. Satisfaite aussi, car j'ai remarqué que les gens sont attentifs envers une personne qui marche avec une canne : ils s'écartent, ne bousculent pas...
Une étape franchie !
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