Le monde étrange d'Aloys Alzheimer
A un moment, je m'oriente vers une rue à gauche
Il a raison. Nous ne prenons pas la rue Elsa triolet, mais la rue suivante.
Et ça, cela me laisse sans voix. Si je le laisse à 500 mètres de la maison, il ne sait pas rentrer. Mais pour aller au parc, il sait, à partir du moment où nous sommes sur le bon trottoir. Il connaît le parc à fond. Il sait par où passer, pour rester le plus longtemps possible près de la rivière. Il sait où nous allons trouver les canards et les poules d'eau. Il sait où se trouvent les jeux des enfants, ceux pour les grands et ceux pour les petits. Il est d'ailleurs déçu s'il n'y a pas assez d'enfants. Il sait où se trouve la passerelle, juste en face du club d'aviron. Il connaît les endroits où il ne veut pas aller car "il n'y a rien de bien". Il cherche les moutons de l'éco-pâturage, et râle s'il ne sont pas là : "Quand même, il pourrait les mettre plus souvent". Il arrive à déterminer s'il est assez en forme, ou trop fatigué pour aller à tel endroit. Et si nous voyons un groupe de jeunes en train de jouer au base-ball, c'est la fête ! Mais lorsqu'on rentre, il ne sait plus par où il faut passer.
Il marche de moins en moins bien, il se fatigue très vite. Jusqu'ici, monter les escalier était difficile. Maintenant, c'est pareil pour les descendre : il manque d'équilibre.
Nous sommes allés acheter de nouvelles chaussures de marche. Les anciennes sont toujours très bien, mais les enfiler et les lacer devenait un cauchemar. Pour lui, comme pour moi ! Maintenant les chaussures ont des lacet "pour faire beau", mais surtout une fermeture éclair qui permet une ouverture bien plus grande de la chaussure.
Et à part tout ça, j'ai reçu la décision du Tribunal, qui accepte ma demande d'Habilitation familiale. Il faut que j'étudie les documents. J'en parlerais prochainement.
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