Le monde étrange d'Aloys Alzheimer
J'avais à peine prononcé cette phrase que je savais que c'était une erreur.
J'ai provoqué une panique. Le rituel du repas n'était pas terminé. JM n'avais pas mangé sa friandise : une mandarine. Il sait qu'il doit débarrasser la table. Il a attrapé un verre, l'a reposé, attrapé une assiette, l'a reposée.
Il s'est apaisé.
"Vite". "On se dépêche". "Allez, zou, on y va !"
Des mots, des expressions que je ne dois plus employer. Qui provoque une panique. Une panique qui peut aller jusqu'au malaise si la pression est trop forte.
C'est de ma faute ! Je dois anticiper, prévoir large, faire les choses tranquillement, ne jamais brusquer, ne jamais vouloir aller trop vite.
Prévoir le temps nécessaire pour qu'il se prépare : mettre ses chaussures, enfiler le manteau, trouver le bonnet, les gants, les lunettes de soleil (le soleil d'hiver peut être traître), ne pas oublier la canne et le siège. Préparer les dossiers. Calculer le temps de l'itinéraire. Pour que tout se déroule dans le calme et la bonne humeur.
Dans toute la mesure du possible, j'ai banni tous les rendez-vous du matin. Ce n'est pas toujours possible, en particulier pour les RDV médicaux. Mais pour être à un RDV à 9h, avec 15 ou 20 minutes de trajet, il faut se lever à 7 heures. Faire comme si nous avions le temps, alors même que le temps est compté, que les minutes défilent vite, trop vite.
Finalement, ce n'est pas plus mal, comme lui comme pour moi. Je dois avoir une "horloge" en permanence dans la tête. Et quel bonheur de dire : "Ce matin, on a rien de prévu, on a le temps"...
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