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Le monde étrange d'Aloys Alzheimer

25 janvier 2025 - Les résultats

Après un mois de galère : analyses, examens (dont un sous anesthésie générale), les résultats sont arrivés. Pas de cancer, mais un désordre lié à la prise d'un médoc (sur ordonnance) régulièrement renouvelé par des médecins "parce que cela va vous faire du bien et éviter le cancer du sein". Effectivement, pas de cancer du sein, et pas de cancer de l'utérus. Juste des désordres dus à la prise du médicament (effets secondaires).

Un mois pendant lequel je me suis creusée la tête pour trouver une solution pour la prise en charge de JM, lors d'une éventuelle hospitalisation pour moi. J'ai toujours été décidée à me faire soigner. Mais je ne me suis pas inquiétée pour moi. Je suis prise en charge par une équipe qui me semble savoir de quoi elle parle. Tout n'est pas réglé, mais au moins, j'échappe au cancer pour le moment.

Honnêtement, cette prise de tête concernant JM m'a permis de ne pas envisager le pire pour moi. Cela est au moins positif.

JM ne peux plus vivre seul, c'est certain. Il s'embrouille, ne veut plus sortir seul, ne sait plus se faire à manger, est perdu s'il faut changer de vêtements ou prendre une douche, ne se sert plus du téléphone et est incapable de régler la télévision. Tout ce qui concerne le "quotidien" le fatigue et il panique.

Trouver une solution à ces problèmes techniques n'est pas insurmontable. 

C'es tout le "reste" qui m'inquiète. Le sortir de la maison, là où il a tout ses repères. Lui faire rencontrer des personnes qu'il ne connaît pas, qui vont lui imposer (même gentiment)  de nouvelles habitudes. Qui vont ne pas comprendre ce qu'il ressent. Voilà ce qui m'inquiète.

Ne plus être ensemble. Ne plus être attentive à ses réactions. Ne plus avoir nos interactions. Rire de nos petites blagues. Regarder un programme télé et le commenter, même s'il s'endort, se réveille, puis se rendort. Ne plus avoir nos mini-engueulades (très mini). Ne plus faire nos petites promenades, ne plus aller boire une tasse de chocolat au café. Ne plus voir ses yeux pétiller sur le marché ou chez le primeur. Ne plus lui rappeler les prénoms de nos petits-enfants. Ne plus mettre le haut-parleur lors des conversations avec nos enfants. Ne plus l'entendre me dire "C'était bon", malgré mes piètres talents de cuisinière. Tout ce qui fait ses raisons de continuer à vivre, à s'accrocher à la vie.

J'ai eu de très aimantes propositions pour cette possible période, et vraiment, je remercie de tout cœur ceux qui me les ont faites.

Mais j'ai eu peur. Peur de le voir s'effondrer, de se laisser couler. Il a 86 ans. Peur qu'il pense que je l'ai abandonné. Peur de ses crises de larmes. J'ai du mal à les gérer. Que se passera-t-il s'il s'effondre en larmes devant d'autres personnes ?

J'ai peur. La séparation s'est éloignée. Mais la peur s'est installée en moi.

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Le monde d'Aloys

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