Le monde étrange d'Aloys Alzheimer
Et c'est rin d'le dire !
La mission : gérer la canicule.
Après avoir refusé mordicus de renoncer à son pull à manches longues : "Tu sais bien que j'ai toujours froid aux bras...", un jour en revenant de courses, j'ai trouvé JM avec un t-shirt à manches courtes : "Ben oui, mon autre truc, il était trop chaud !".
Puis, j'ai tenté, sans succès, de le faire renoncer à ses chaussons, eux aussi trop chauds. Pas question ! Pourtant, au fil des jours, il s'est aussi mis à marcher pieds nus dans la maison. Avec socquettes, faut pas exagérer...
Boire...
Sortir : là, pas besoin de grands discours. Il met le nez dehors et rentre tout de suite. Il faut dire que la température extérieure frôle parfois les 40°.
Plus compliqué, gérer les volets et fenêtres. Ouverts ou fermés ? Réponse variable en fonction de l'heure et de la température. Et donc, explications compliquées. Qui se terminent par "Tu fais comme tu veux".
Le ventilateur ! Certes, il ne fait pas baisser la température, mais génère un flux d'air bien agréable. Mais pas pour JM : il déteste ça. Il faut alors trouver le bon angle pour que l'air fasse de l'effet, un peu, mais pas trop...
Un peu pareil pour le brumisateur à main. Il apprécie, avec parcimonie.
Mais, dans l'ensemble, les choses se passent bien. JM sort très peu. Par chance, deux semaines de suite le marché a eu lieu un matin où la température était plus clémente. Nous avons même eu la chance de rencontrer une "escadrille" de canards.
Un incident notable, totalement de ma faute. Je mets un plat dans le mini-four (pas dans le grand, pour éviter la surchauffe). Et je ne pense pas que le plat va monter et toucher les résistances du haut.
Je suis dans la salle de bain, et j'entends une alarme. Je sors, le salon est envahi de fumée. Je comprends très vite. J'arrête le four, je sors le plat. Puis je m'attaque à l'alarme pour l'éteindre.
Mais... en sortant de la salle de bain, j'ai trouvé JM assis, tétanisé, les deux mains sur ses oreilles. Et je prononce la phrase à ne pas prononcer : "Tu n'as pas vu la fumée ? Tu aurais du me prévenir !".
Après avoir tout remis en ordre et bien râlé, parce qu'en plus je me suis brûlée avec le plat, je retourne dans le salon. JM est en larmes.
Une de ses crises de larmes que je redoute tant. Toute sa détresse qui déborde. Il sait qu'il aurait du... qu'il aurait pu... Mais il n'a pas pu faire... Il s'est retrouvé piégé, et moi, j'ai géré le four, mais je n'ai pas géré sa détresse.
Nous avons terminé sur une pointe d'humour :
*expression normande
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